Le marché de Noël de Trappes vu des chalets


De nombreuses associations et autoentrepreneurs, souvent des entrepreneuses, ont participé au marché de Trappes pour financer et développer leurs projets tout en gagnant en visibilité. Reportage.

« C’est notre premier marché de Noël, mais avant ça on a fait Trappes plage » se réjouit Tena, la vingtaine, responsable de la communication de l’association humanitaire Union Solidarité Mondiale, créée en 2020 même si « à cause du Covid c’était un peu compliqué » et que « c’est en 2022 qu’on a vraiment commencé », dont le but est d’améliorer les conditions de vie et l’éducation à travers des projets humanitaires, comme des distributions de denrées alimentaires et de vêtements, des maraudes sur Paris, mais aussi des projets au Maroc, au Mali, en Thaïlande. « Actuellement, notre but c’est de récolter des fonds. Si on a une buvette aux féeries de Noël, c’est pour financer nos projets. » Aujourd’hui, au marché de Noël, l’association vend des crêpes, des gaufres, des cupcakes, des pop-corns, des gâteaux, des beignets et s'est diversifiée avec les pommes d’amour, qu’elle est seule à proposer sur le marché. 

L’association a par ailleurs organisé l’été dernier une scène ouverte « qui a eu un très grand succès à Trappes », ayant permis de rassembler plusieurs artistes de plusieurs villes. « Eux, ça leur permet de se faire connaître, et nous ça nous permet de nous faire connaître aussi tout en récoltant des fonds grâce à la buvette et aux billets d’entrée », explique-t-elle.

Ce marché de Noël est vécu comme une opportunité pour l’association « car ça nous permet de rencontrer des personnes de la ville et en plus de ça, de faire parler de nous » explique Tena. La responsable com’ considère que le marché de Noël est un succès car « tout le monde est souriant, good vibes, bonne humeur, on profite … », autour d’animations chaleureuses : déambulations, parade des lutins, spectacles lumineux, Père Noël, chorale de chansons de Noël …

L’association des Mamans du Cœur est aussi de la partie, pour la troisième fois, en vendant des crêpes, des gaufres, du café et du thé « pour financer l’envoi de tout ce qui a été récolté comme vêtements pour le tremblement de terre au Maroc » explique Habiba, bénévole pour laquelle c’est la première fois sur le marché de Noël : « D’habitude, je n’ai pas le temps mais là, j’ai pris une semaine de vacances pour m’occuper du stand », explique la bénévole. Concernant l’affluence, pour Habiba, « le premier jour ça a été, il y a eu un peu de monde. Mais elle constate qu’il y en a eu moins après. Peut-être en raison de la pluie, ou bien parce que le marché a eu lieu hors vacances scolaires, qui ont commencé tardivement cette année, le 22 décembre au soir, veille du dernier jour du marché.

Sur le marché de Noël de Trappes, il n’y a pas que les associations qui sont présentes, même si elles sont les plus nombreuses. Quelques petites entreprises, souvent des autoentrepreneuses, souhaitent se faire connaître. C’est le cas de Coumba, la trentaine, fondatrice de « Mood Debo », qui signifie « ambiance de Femme » en Peul, accompagne des femmes qui ont besoin de se sentir bien dans leur peau, prendre soin d’elles et sortir de leur quotidien. Pour cela elle organise des « mood day », des événements à thème qui ont pour but de passer un bon moment de complicité et de détente entre femmes, durant lesquels elle fait intervenir des psychothérapeutes, des coach business, des sexologues. Au programme : Témoignages, massages, discussions, repas, ateliers.

Coumba s’est lancée dans l’entreprenariat en 2020 « car j’ai vu qu’il y avait un besoin » de la part d’une petite communauté de femmes qui la suivait déjà sur les réseaux sociaux, où elle vendait des articles africains comme le wax, un tissu très porté en Afrique de l’Ouest.

Cette année, c’est la deuxième fois qu’elle participe au marché de Noël car « l’année dernière j'étais en voyage ». Sur son stand, l’entrepreneuse vend toute une gamme de produits, des fondants artisanaux et parfumés, des encens, des produits de bien-être féminin à base de plantes africaines, des accessoires de séduction africains et d’autre produits, sous forme de coffrets prêts à être offerts car « il faut que ça reste dans l’esprit de Noël », accepte-t-elle. Pour cette entrepreneuse, pour qui le secret du succès est de « sortir de sa zone de confort », tout s’est bien passé. Alors que la journée est loin d’être terminée, elle a déjà presque vendu tout son stock.

Pour toutes les associations présentes, cet évènement, gratuit pour elles, est une occasion de vendre des produits afin de récolter des fonds en vue de financer des projets humanitaires. C’est aussi le cas de l’association Al Nour qui participe aussi pour la première fois au marché de Noël de Trappes afin de « rénover une école et faire une salle informatique au Mali » dont est originaire, le fondateur de l’association, Mara, ancien animateur et aujourd’hui responsable d’un des espaces jeunes de la ville.

« Nous, pour se diversifier de ceux qui vendent des gaufres et de crêpes, on a voulu faire des pastels », ces beignets salés farcis au thon ou à la viande hachée, « mais ils nous ont dit que c'est pas dans l’esprit de Noël » déplore Bintou, bénévole de 18 ans de l’association, « alors que quand on participe à des événements, ça marche bien. » Sans doute parce que c’est un plat qui prend du temps à faire, que tout le monde ne sait pas le faire, et que de ce fait les gens l'achètent plus facilement. Au contraire, selon la jeune bénévole, « les gaufres et les crêpes », très présentes sur le marché, « tout le monde peut en faire chez soi ». Pour son premier marché de Noël, son association propose néanmoins une quantité de produits allant des éventails africains à des tableaux artisanaux faits par une bénévole de l’association, ainsi que des canettes et des gaufres.

Pour Bintou, « les gens, ils viennent que pour la patinoire », installée à proximité, à l'intérieur de la salle de spectacle de la Merise. Mais après un court échange, elle finit par penser que c’est finalement une bonne chose, car « quand les gens viennent à la patinoire et qu’ils ont faim, ils viennent acheter à manger. » En vrai, elle aurait adoré que la patinoire soit placée au milieu du marché.

Pour la jeune femme, la vente à côté d’autres associations et entreprises, c’est aussi le difficile apprentissage de la concurrence commerciale. « Par exemple nous, on voulait faire de la barbe à papa et du pop-corn pour se diversifier. Mais on est venues et on a trouvé que l’autre participant avec lequel on partage le chalet faisait la même chose. Alors on n’a pas fait, déplore-t-elle. En plus, certains « pensent qu’on travaille ensemble » ajoute-t-elle, et vont plutôt demander des produits au commerçant voisin.

Pourtant, sur les dizaines de chalets présents sur le marché, quelques stands ont su se diversifier et proposer des produits de Noël ou des idées cadeaux. Un peu comme chez Coumba et Téna, celui de Nora, vendeuse de pyjamas, de cosmétiques orientaux et de bijoux, très souriante et accueillante, qui participe à son premier marché de Noël et trouve que tout est « parfait » car « moi je suis quelqu’un de toujours positive, tout se passe très bien, on rencontre de gens, on se fait connaître et c’est très bien comme ça. »

 

Kandia Dramé


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